Brexit : l’impasse du gouvernement britannique

Brexit : l’impasse du gouvernement britannique

Dans la perspective du référendum organisé au Royaume-Uni pour décider du maintien ou non de ce pays dans de l’Union européenne, et qui aura probablement lieu vers la fin du mois de juin, le gouvernement britannique dirigé par David Cameron s’est engagé dans une négociation avec les autorités européennes en vue d’un accord définissant les nouvelles conditions de la présence du Royaume-Uni au sein de l’Union européenne.

Cet accord, qui a été présenté dans ses grandes lignes, mardi 2 février dernier, a été jugé par David Cameron suffisamment concluant pour lui permettre de défendre le maintien de son pays dans l’Union européenne lors de la prochaine campagne référendaire.

En réalité cet accord est très faible. Il concède vaguement, dans le verbiage habituel et confus des textes européens, quelques entorses au principe de libre-circulation des personnes et étend le droit de regard du Royaume-Uni sur les politiques de la zone euro.

Présenter ce texte comme une victoire, alors qu’il ne change fondamentalement rien à la situation déjà particulière du Royaume-Uni dans l’UE, met en évidence l’impasse dans laquelle se trouve le gouvernement britannique, contraint par la branche conservatrice de sa majorité à un référendum qu’il ne souhaitait pas.

Si l’on compare la mise en œuvre de ce référendum avec la proposition similaire portée par le Front National dans le cas de la France, l’on s’aperçoit que le gouvernement britannique est dans l’insincérité depuis le début et qu’il fait semblant de négocier.
C’est donc tout à fait logiquement qu’il n’obtient rien.

À l’inverse, un gouvernement patriote, résolu à sortir de l’Union européenne en cas de non-retour de sa souveraineté par la négociation, permettrait, lui, des avancées autrement plus significatives : soit qu’il obtiendrait effectivement gain de cause, soit qu’il démontrerait le caractère définitivement irréformable de l’Union européenne.